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Gauvain Sers, des petits lieux au grand public


Photo : Franck Loriou.

Gauvain Sers est dans JE CHANTE MAGAZINE n° 15

Il a fait ses « classes » au Limonaire et au Connétable, deux des derniers cabarets parisiens où la chanson française est à l'honneur. Une tournée en première partie de Renaud et le voilà propulsé sur de grandes scènes où on le remarque. Signé par Universal, Gauvain Sers a été l'une des révélations de l'année dernière. Entretien, peu avant son premier Olympia (22 mars 2018), avec un « chanteur à textes » souvent comparé à Renaud. « J’assume complètement le fait d’être dans la même lignée et dans la même famille musicale que lui. Ce qui me différencie, c’est l’époque. On n’est pas de la même époque et j’essaie d’aborder les sujets d’aujourd’hui que Renaud n’a pas forcément abordés. Il y a des chansons qu’il n’aurait pas pu écrire, tout simplement parce qu’on n’est pas de la même génération. »

 

Vous avez un cheminement très rare et quasi unique : vous avez commencé à chanter dans les petits lieux, complètement inconnu, vous avez signé chez Universal, vous avez vendu beaucoup de disques et bientôt, vous passez à l’Olympia. C’est un parcours assez atypique, parce que la majorité des artistes qui ont commencé dans des petits lieux n’a malheureusement jamais réussi à en sortir... Sauf peut-être Lynda Lemay. Comment expliquez-vous cette réussite ?

Il y a eu plusieurs choses, mais c’est surtout la tournée en première partie de Renaud qui m’a permis de sortir des petits lieux et d’avoir une plus grande visibilité auprès du grand public. Cette première partie a très bien marché, ça m’a donné confiance et ça m’a permis de toucher des professionnels qui ont été intéressés. Ils ont vu qu’il s’était produit une espèce d’engouement de la part du public. Ensuite, il y a eu la signature avec la maison de disques qui a tout fait pour que mon album ait la plus belle vie possible. J’ai eu de très bonnes conditions d’enregistrement, et un clip de Jean-Pierre Jeunet qui a permis de faire découvrir plus particulièrement Pourvu. Ce titre est beaucoup passé en radio. C’est tout cet enchaînement qui a fait que l’album a bien marché et qu’il y aura un Olympia dans quelques mois.

Donc merci Renaud...

Ah oui, je le remercie énormément parce qu’il y a peu d’artistes qui font ce genre de choses.

On a parlé de vous en vous désignant comme un Renaud bis. Qu’est-ce qui vous rapproche de Renaud et qu’est-ce qui vous distingue de lui ? Personnellement, je ne trouve pas que vous êtes un clone de Renaud, vous avez votre propre univers.

Je l’espère bien ! À la fois, ça me fait plaisir parce que c’est un artiste que j’admire beaucoup et qui a fait partie de mes influences musicales, au même titre que beaucoup d’autres. Je l’ai beaucoup écouté et j’admire sa carrière. Ce qui me rapproche de lui, ce sont peut-être les thèmes de mes chansons et l’émotion qu’ils peuvent brasser. Il y a des chansons un peu engagées et il est vrai qu’aujourd’hui, on n’en entend plus beaucoup dans les grands médias. J’ai des chansons coups de gueule et parfois les gens les identifient à celles de Renaud, il y a ce côté assez revendicateur... et j’imagine que la casquette a beaucoup joué, alors que je la portais bien avant.

C’est vrai qu’il y a ce look... Ce n’est pas une image fabriquée ?

Non, ça fait quatre ans que je chante sérieusement dans les petits lieux, je portais déjà cette casquette et personne ne me parlait de Renaud. Évidemment, aujourd’hui, on en parle, surtout que j’ai fait sa première partie, et les gens ont besoin de mettre des étiquettes, d’avoir des références. Ça se comprend.

Il y a pire, comme étiquette !

Oui, c’est ce que je me dis : ça pourrait être bien pire. J’assume complètement le fait d’être dans la même lignée et dans la même famille musicale que lui. Ce qui me différencie, c’est l’époque. On n’est pas de la même époque et j’essaie d’aborder les sujets d’aujourd’hui que Renaud n’a pas forcément abordés. Il y a des chansons qu’il n’aurait pas pu écrire, tout simplement parce qu’on n’est pas de la même génération.

Entre République et Nation, c’était après J’ai embrassé un flic ?

Eh bien non, justement, j’ai écrit ma chanson en premier ! D’ailleurs, je le dis sur scène. J’ai écrit Entre République et Nation le lendemain de la marche du 11 janvier 2015. J’espère que les gens ne croient pas que je me suis inspiré de la chanson de Renaud.

En 2016, vous aviez sorti un CD cinq titres...

Oui, avec très peu de moyens, j’avais enregistré des maquettes pour pouvoir démarcher les maisons de disques. Ensuite, j’ai voulu les sortir pour laisser une traces aux gens à la sortie des concerts. Mais finalement, on retrouve ces cinq premiers titres dans l’album qui ressemble plus à ce qu’on fait sur scène et à ce que je voulais faire au départ.

Ce cinq-titres s’est très bien vendu, à quinze ou vingt mille exemplaires…

Oui, mais il n’y en a plus du tout. C’est assez dingue, ce qui s’est passé ! Je le regarde avec un petit sourire bienveillant, celui-là...

Vous n’avez rien modifié dans les textes ?

Quelques mots ont été modifiés mais c’est la même chose à 99%.

J’ai lu que vous aviez une formation de scientifique, dans l'informatique… On vous aurait plutôt imaginé dans une formation littéraire.

Mon père est professeur de maths, donc j’ai beaucoup baigné là-dedans aussi, mais en même temps, j’ai toujours eu le goût pour l’écriture, pour les mots, et surtout pour la chanson. Comme beaucoup, j’ai commencé à écrire à l’adolescence et comme je ne savais pas trop vers quoi m’orienter, j’ai continué dans le domaine où j’étais bon à l’école. Je suis allé jusqu’au diplôme d’ingénieur et c’est à ce moment-là que je suis venu à Paris pour tenter ma chance dans la musique. C’était vraiment une passion et je voulais tenter le coup. C’était à ce moment-là, ou jamais.

Pas mal d’artistes de la chanson ont eu au départ une formation scientifique : Guy Béart, Boris Vian... Vous avez dit qu’il y avait quelque chose de scientifique dans la chanson...

Dans l’écriture, dans la poésie, dans la métrique, il y a un aspect assez carré. On retrouve des schémas qui reviennent souvent, la musique est toujours très calibrée... il y a quelque chose d’un peu mathématique.

Ça doit tomber juste.

Oui, voilà, exactement.

Vos chansons ont un début, un développement et une fin, c’est l’école classique...

Pour moi, c’est clair, j’aime bien qu’une chanson raconte une histoire, avec une chute. Ce que je voulais au départ, c’était faire des chansons que tout le monde puisse comprendre, sans pour autant tomber dans la facilité. C’était très important pour moi que les chansons soient accessibles à tous, en racontant des histoires et en parlant de choses qui me touchent. C’est cette écriture classique que j’aime et que j’écoute depuis que je suis tout petit, donc j’y suis venu tout naturellement.

Vous écrivez vite ? Vous prenez des notes ?

Je n’écris pas souvent, mais l’idée mature longtemps dans ma tête. Quand j’ai envie d’aborder un sujet, j’y réfléchis longtemps, je prends quelques notes, quelques phrases et quand je commence à vraiment écrire la chanson, elle arrive assez vite. J’aime bien qu’elle soit écrite dans l’énergie du moment. En revanche, la musique peut prendre plus de temps.

Donc, chez vous, le texte vient avant la musique ?

Très souvent, c’est le texte qui arrive en premier. Parfois, ça arrive en même temps mais c’est assez rare, et parfois la musique arrive en premier, mais c’est encore plus rare…

Vous traitez beaucoup de l’actualité dans vos chansons, vous êtes un gros consommateur d’informations et de journaux ?

Je m’intéresse beaucoup à ce qui se passe dans l’actualité. Par les réseaux sociaux, on a accès à beaucoup d’informations. Je regarde assez peu la télé et lis assez peu de journaux mais je m’informe surtout par Internet.

La chanson Mon Rameau a été écrite peu de temps après le Bataclan ?

Elle a été écrite en janvier 2016.

C'est une très belle chanson, on a dû vous le dire... Il y a une très belle mélodie, aussi.

C’est une chanson que j’ai co-écrite avec Clio. On en a fait chacun la moitié, à la ligne près.

Comment avez-vous connu Clio ?

On fréquentait à peu près les mêmes petits lieux à Paris, comme le Limonaire. J’aime beaucoup son écriture et ses mélodies.

Dans vos chansons comme dans les siennes, il y a à la fois le texte et la mélodie. C’est ce qui manque beaucoup actuellement, malheureusement...

Je suis assez d’accord, il y a un manque dans ce genre de chansons. Parfois la mélodie est laissée de côté. Pourtant, c’est la mélodie qu’on retient en premier dans une chanson, c’est elle qui porte tout.

C’est ce qu’on retrouvait chez Ferrat, chez Béart et tous ces grands que vous avez aimés…

Tout à fait, ils savaient vraiment faire des mélodies qui mettaient les mots en valeur. C’est très important, je crois.

Ferrat ou Béart ont beaucoup compté pour vous, mais vos influences musicales sont aussi anglo-saxonnes.

Oui, il y a aussi la musique anglo-saxonne, le style folk à la guitare que j’aime beaucoup aussi. J’aime les sonorités des années 60, un peu à l’ancienne, avec les guitares en bois. J’aime beaucoup Neil Young, Bob Dylan évidemment, Leonard Cohen, Simon et Garfunkel.

La voiture de votre père a été votre salle de concert !

Un peu, oui. En tout cas, c’était une bonne école pour découvrir des artistes. On ne s’en rend pas compte quand on est enfant, mais avec le recul, je pense que ça m’a beaucoup servi.

Sur scène, vous aimez bien faire des reprises, comme Mon vieux et bien d’autres...

J’ai aussi repris Lily de Pierre Perret, une chanson que j’aime vraiment beaucoup. Au début, on avait repris une chanson de Renaud et également un titre de Hubert-Félix Thiéfaine qui s’intitule La ruelle des morts.

Vous avez enregistré Le Pénitencier pour le disque tribute à Johnny. C’est une belle version, un peu « roots »…

Oui, exactement. J’espère qu’elle est assez fidèle à ma couleur musicale. On l’a faite un peu plus folk que ce qu’elle est au départ, avec les guitares très en avant. J’en suis vraiment content parce qu’elle ne ressemble pas à celle de Johnny. Il ne fallait surtout pas que ça lui ressemble parce que ça aurait été très compliqué de lutter avec l’interprétation de Johnny... J’ai essayé de la faire à ma sauce.

C’est vous qui avez choisi cette chanson ?

Oui. Dans ce projet-là, les artistes avaient le choix des chansons. Je suis content d’avoir pu choisir celle-ci parce que c’est un standard anglo-saxon depuis un grand nombre d’années.

Vous avez fréquenté la Manufacture Chanson. Combien de temps et qu’est-ce que cela vous a apporté ?

J’y suis resté un an. Je débarquais à Paris, je ne connaissais personne, donc ça m’a permis de faire des rencontres et de mettre un petit pied dans le monde de la musique que je connaissais très peu. J’avais besoin de prendre confiance en moi, et j’ai rencontré là des intervenants qui m’ont donné des conseils. C’est très important, quand on est un jeune auteur-compositeur. De plus, pendant un an, ça m’a forcé à écrire des chansons qui ne me seraient peut-être pas venues si j’étais resté tout seul dans mon appartement. Ça m’a donné l’envie de toujours plus écrire... c’est comme une drogue : plus on écrit et plus on a envie d’écrire.

Vous êtes un des rares chanteurs qui citent Allain Leprest à deux ou trois reprises, ainsi que le cabaret Le Connétable. Vous avez connu Allain Leprest ?

Non, malheureusement, je suis arrivé à Paris un peu après son décès. J’ai vu des DVD et écouté des CD, et beaucoup de gens qui l’ont bien connu m’en ont parlé et m’on raconté des anecdotes sur lui. Du coup, j’ai l’impression de l’avoir connu aussi, alors que je ne l’ai jamais vu. Ça fait partie de mes grands regrets de ne pas l’avoir rencontré.

Comment expliquez-vous qu’il n’ait pas réussi à percer le mur des médias ?

C’est difficile à expliquer, mais je me suis toujours dit qu’il n’en avait peut-être pas envie... Ce n’était peut-être pas dans sa nature de se mettre en avant. Tout le monde sait qu’il avait un talent extraordinaire et finalement, il est peut-être plus reconnu aujourd’hui par des gens qui l’ont ignoré à une époque où il en aurait eu besoin. Sa vie est une histoire assez incroyable...

Vous êtes passé dans tous les petits lieux de Paris, comme Le Connétable et Le Limonaire... Comment est-ce que vous vous y sentiez ?

Je n’y sentais plutôt bien, d’autant que c’était une époque où j’avais besoin de jouer souvent, d’apprendre mon métier. J’ai encore besoin d’apprendre plein de choses, mais à cette époque, j’arrivais à Paris et j’avais besoin de jouer mes chansons, d’apprivoiser la scène, etc. Ce sont ces petits lieux qui m’ont permis de le faire et je les en remercie.

Dans une de vos chansons, vous remerciez Françoise, la patronne du Connétable…

Elle fait partie des personnes qui m’ont beaucoup parlé de Leprest. Elle était très étonnée qu’un jeune de mon âge le connaisse et connaisse Maurice Fanon et bien d’autres. Du coup, elle m’a beaucoup aidé, j’ai souvent joué là-bas. J’aime beaucoup Françoise, j’aime beaucoup ce lieu où je me sens vraiment bien, et j’y retourne très souvent.

Au Connétable, vous chantiez seul ?

Au départ, je jouais tout seul. Ensuite, j’ai eu une pianiste. Et il y a un an et demi, j’ai commencé avec Martial Bort, un guitariste.

Le cinéaste Jean-Pierre Jeunet, qui a réalisé votre clip, dit de vous que vous n’avez pas peur d’assumer votre attachement à l’enfance et au passé, et que c’était presque une provocation, aujourd’hui...

Je ne sais pas si c’est une provocation mais, en tout cas, j’aime beaucoup avoir un regard sur le passé. C’est une sorte de nostalgie, pas une nostalgie déprimante mais une nostalgie bienveillante pour le passé. J’aime bien me souvenir de cette époque, ça me nourrit beaucoup, je suis très attaché aux souvenirs. On voit aussi que dans tous ses films, Jean-Pierre Jeunet fait référence au passé et à l’enfance, et c’est sans doute ce qui nous a rapproché pour faire ce clip.

Comment s’est faite la rencontre avec lui ?

Quand j’ai signé avec ma maison de disques, j’avais très envie qu’on lui propose de faire ce clip. On en a discuté et ils ont réussi à le contacter et à lui faire parvenir ma chanson. Au départ, il a dit non tout de suite, sans écouter la chanson, parce qu’il n’avait pas fait de clip depuis des années et ça ne l’intéressait plus. Finalement, ils ont insisté, il a écouté la chanson dans laquelle je parlais d’Amélie Poulain, il a commencé à avoir des idées de réalisation et au final on s’est rencontrés. Ça a été une formidable rencontre à la fois artistique et humaine. J’espère qu’on refera des choses ensemble à l’avenir.

Et Jean-Pierre Darroussin et Gérard Darmon ?

Jean-Pierre Jeunet les a contactés. Darroussin connaissait déjà la chanson parce que quelqu’un lui avait dit qu’il était cité dans le texte. Du coup, il a accepté très gentiment de participer au clip. Quant à Gérard Darmon, il ne pouvait pas venir sur le tournage, mais il a fait une séance photos avec Jean-Pierre Jeunet pour animer un petit pantin et apparaître quand même. C’était chouette de leur part de bien vouloir jouer le jeu.

J’ai vu le tournage du clip, c’est toute une machinerie…

C’était très impressionnant parce que c’était toute l’équipe de Jean-Pierre Jeunet qui l’accompagne sur ses longs métrages, donc des gens très pointus. Ça a été une super belle expérience pour moi de voir ce qui se passait de l’autre côté de la caméra.

Sur votre album, il y a deux textes sans musique : Le poulet du dimanche et Un clodo sur toute la ligne. Pourquoi ?

J’avais testé des musiques et, finalement, j’ai choisi de mettre les mots plus en avant encore. C’était une sorte de respiration au milieu de l’album. Je le faisais aussi en concert et j’ai trouvé que c’était une idée intéressante et originale. Je me suis fait un petit plaisir avec ces deux textes.

Et ça passe bien sur scène ?

Oui, ça passe bien. Les gens ne s’y attendent pas et ils écoutent le texte avec une attention particulière. Je trouve que ce n’est pas mal.

Un clodo sur toute la ligne m’a fait penser à Bernard Dimey, ça ressemble à son univers.

J’aime beaucoup Bernard Dimey et J’ai souvent lu les recueils de ses textes. On m’a déjà fait cette remarque, et ça me fait plaisir, c’est un joli compliment.

Adolescent, vous écoutiez de la variété ?

Oui, un petit peu. De toute façon, je pense que personne n’a échappé à la variété ! Forcément, il y a un côté variété que j’assume.

On dit souvent que ce sont les non Parisiens qui chantent le mieux Paris. Le Rameau, De République à Nation ou Le Ventre du Bus, c’est votre regard sur Paris…

Quand on découvre Paris, on a forcément un regard différent de ceux qui y ont grandi. Je suis tombé amoureux de Paris quand j’y suis arrivé. Je me sens toujours très bien dans cette ville et j’aime beaucoup en parler.

On se demande un peu tous quoi faire est une chanson inédite dont le texte est sur Internet...

Oui, c’est une chanson que j’avais écrite après les attentats de Paris. Je n’ai pas envie de la mettre sur un album parce que je trouve que j’en ai assez parlé. C’est un texte écrit sur le moment.

Vous pensez déjà à votre prochain disque ?

Oui, dans le sens où je continue à écrire des chansons, mais je n’ai pas encore d’idées sur l’architecture et les sonorités d’un prochain album. Pour le moment, on est en pleine tournée et je n’ai pas beaucoup de temps pour y penser. J’ai quand même quelques chansons en réserve.

Vous les testez parfois sur scène ?

J’aime bien tester mes chansons sur scène, c’est ce que j’avais fait déjà pour le premier disque.

Vos parents vous ont encouragé à faire ce métier ?

Oui. Même quand j’ai pris des décisions un peu radicales qui pouvaient ne pas trop les rassurer, ils m’ont toujours soutenu. Pour moi, c’est une aide qui m’a été très précieuse.

Propos recueillis par Raoul Bellaïche

• « Pourvu » : CD Fontana / Mercury/ Universal.

 

Au Connétable : témoignage de Françoise

Avec Françoise, au Connétable. Photo : Franck Loriou.

« De le voir sur la grande scène de l'Olympia, ça me faisait évidemment très plaisir ! », nous confie Françoise, la patronne du Connétable, restaurant-cabaret parisien où Gauvain fit ses « classes ». « Ce soir-là, il m'a dédié sa chanson Comme chez Leprest dans laquelle il évoque le Connétable et me cite... Cela m'a beaucoup surprise et m'a fait très plaisir, vous vous en doutez...

Il y a deux grandes affiches d'Allain Leprest au Connétable, l'une au rez de chaussée, l'autre au premier étage. Gauvain admire énormément Leprest et ce qu'il raconte dans sa chanson est exact, lorsqu'il évoque les guitares qui changent de mains... Au rez-de-chaussée, au coin du bar, on a vraiment passé des soirées merveilleuses avec lui et Jean-Philippe Vauthier, du groupe Tournée Générale... Ils chantaient leurs chansons et aussi celles des gens d'avant qu'ils connaissaient parfaitement. Ils adoraient ça...

J'avais beaucoup aimé son concert à la Cigale. Mais à l'Olympia, on lui avait rajouté des musiciens et j'ai trouvé que ça en faisait un peu trop... En fait, ce que chante Gauvain est plutôt intimiste et son guitariste a beaucoup de talent. Peu avant le réveillon de fin d'année, Gauvain était venu au Connétable pour m'annoncer qu'il avait quatre-vingt dates... Cela fait plaisir de voir quelqu'un qui a débuté dans un petit lieu faire son chemin... À un moment, Gauvain a fait un spectacle qui s'appelait “Paris n'est pas mort“ et à chaque fois, il invitait une jeune chanteuse, notamment Clio.

Gauvain est un garçon adorable. Il est assez engagé et j'aime bien ce qu'il fait. La première fois que je l'ai entendu, j'avais été très étonnée de voir un jeune homme connaître aussi bien le répertoire des “anciens“... Comme son père est dans l'enseignement, je pense que ses parents ont dû l'initier. Je n'ai pas de conseils à lui donner, je l'encourage surtout à être naturel, à rester lui-même. »

• Le Connétable : 55, rue des Archives, 75003 Paris. Tél.: 01 42 77 41 40.

 

Bonus : une des chansons de son nouvel album à paraître en 2019

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