Pascal Sevran, de son vrai nom Jean-Claude Jouhaud, était né le 16 octobre 1945 à Paris. Il est décédé le 9 mai 2008 à Limoges.
Pour l’occasion, nous ne ferons pas allusion au polémiste qu’il était devenu et au tollé qu’avaient provoqué, en 2006, ses propos sur la sexualité des Noirs dans l’un de ses livres, Le Privilège des Jonquilles, et dans une interview de Nice-Matin. Nous n’évoquerons pas non plus, faute de place, l’auteur de chansons, mais l’animateur de télévision.
Depuis la fin de la quotidienne La Chance aux Chansons en 2000, et tout en la poursuivant sous d’autres formes (Chanter la vie, Entrée d’artistes), Pascal Sevran s’était davantage investi dans la littérature. Son journal, publié à partir de 2000 sur huit volumes, de La vie sans lui à La Mélancolie des fanfares, fut un succès de librairie.
On se souviendra de Pascal comme le « défenseur » d’une chanson française qu’il sut illustrer pendant près de dix-sept ans. Globalement, il avait plutôt bon goût. Tout un pan de la chanson française lui est redevable car, pendant les années 80 et 90, qui, à part lui, programmait les – nombreux – laissés pour compte des médias ?
Chansons d’auteurs ou rengaines sentimentales, chansons Rive gauche ou Rive droite, rengaines des années 50 ou des sixties, chanson réaliste ou fantaisiste, elles ont presque toutes eu droit de cité dans ses émissions. La plupart des artistes dont nous parlions dans Je Chante ont été invités à La Chance aux Chansons où, ils l’ont toujours dit, ils étaient accueillis avec beaucoup d’égards... et rétribués !
Dans quelle autre émission pouvait-on voir et entendre régulièrement Maurice Fanon, Joël Holmès, Jacqueline Danno, Simone Langlois, Catherine Sauvage, Juliette Gréco, Francesca Solleville, Isabelle Aubret, Cora Vaucaire, Anny Gould, Nadine Faure, Jacqueline Dulac, Anne Vanderlove, Mouloudji, Jean Ferrat, Marc Ogeret, Allain Leprest, Romain Didier... et des dizaines d’autres ?
Sevran aimait se vanter d’avoir « découvert » Patricia Kaas ou Patrick Bruel... On peut dire qu’ils ont fait leur premier passage télé dans son émission. En revanche, il est indéniable qu’une artiste comme Lynda Lemay, jeune Québécoise inconnue en 1996, doit beaucoup au « coup de cœur » de Pascal Sevran qui « remua le ciel et la terre », lui consacrant des dizaines d’émissions... Depuis qu’il a quitté la télé, la chanson française a sans doute perdu un ami...
Nous avions rencontré deux fois Pascal pour des interviews publiées dans le n° 2 (1990) et dans le n° 27 (2001) de Je Chante. À plusieurs reprises, nous avions sollicité un témoignage de sa part (sur Renaud, Lynda Lemay...). Spontanément, il nous adressait des lettres publiées dans le courrier des lecteurs. Et confiait : « Je lis votre journal de la première page à la dernière, du sommaire aux petites annonces ! »
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