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Stella, une artiste yéyé à redécouvrir


Signée à l'âge de treize ans dans la série Contact de chez Vogue, Stella avoue aimer Brassens, Nougaro, BB et Françoise Hardy. Et cela se ressent à l'écoute de ce double CD : bonne diction, goût des mots, démarche malicieuse, Stella ne ressemble décidément pas à ses consœurs. 

Avec plaisir, elle prend le contre-pied de la mentalité « copain », se moque du « jeunisme » (Vingt ans), épingle à plusieurs reprises (Pourquoi pas moi ?, Un air du folklore auvergnat), l'idole du moment, au point qu'on l'a surnommée « l'anti-Sheila » : « Mon Dieu que c'est triste / D'avoir des parents twist ! » (Les parents twist).

Entre 1963 et 1968 (disques Vogue puis RCA), Stella enregistre 40 titres tous repris pour la première fois et signés Stella Zelcer et Maurice Chorenslup (son oncle). Sacrée réédition qui révèle un vrai tempérament et qu'on peut apprécier même hors du contexte « années 60 ».

Observatrice attentive de l'actualité et des modes, Stella porte un regard critique acerbe sans en avoir l'air... En vrac : le cinéma (Nouvelle vague blues), les tâches ménagères (Caramels et bretzels), la mode des cheveux longs vue du côté... coiffeur (Pauvre Figaro), les faux contestataires (Beatniks d'occasion), la civilisation du bruit (Le silence, avec un astucieux effet sonore !), la chanson onomatopée (Poésie 67)... L'intérêt faiblit un peu à la fin de sa carrière, mais beaucoup de chansons valent le détour.

« Douée pour la récré », Stella peut parfois évoquer Marie-Josée Neuville, par sa jeunesse et sa causticité. On pense parfois, aussi (toutes proportions gardées), à... Boby Lapointe (Je rends mon sablier, Adieu micro, bonjour sillon). Une artiste et des chansons à redécouvrir, et peut-être à reprendre. Avis aux interprètes en quête de répertoire original !

• 2 CD Magic Records.

• Le n° 23 d'avril 1997 du Club des années 60 publie une interview de Stella ainsi que sa discographie complète.

Chronique parue dans JE CHANTE n° 23 (1998).

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