Avec Il est minuit, Paris s’éveille, Yves Jeuland fait revivre les grandes heures de la chanson rive gauche... pour notre plus grand plaisir ! Ce film de 90 minutes, présenté en décembre 2012 sur Arte, fait aujourd’hui l’objet d’une magnifique édition DVD enrichie de 4 h 30 de bonus. Ces bonus – inédits pour une grande partie –, notamment une séquence sur Gribouille ou Francesca Solleville, toute timide, se présentant à Mireille au Petit Conservatoire de la Chanson – « se dégustent comme des sucreries, des gourmandises... », nous dit le réalisateur. Merci, Yves, pour tous ces moments !
La version DVD du film est-elle la même que celle qui avait été diffusée sur Arte en décembre 2012 ?
À ceci près que ce coffret DVD comprend 4 h 30 de compléments ! Concernant le film lui-même, c’est presque exactement la même version sauf que sur le DVD, il y a trente ou quarante secondes en moins. Il s’agit de la courte séquence où Jean Ferrat et Christine Sèvres chantent La Matinée d’Henri Gougaud... J’ai réussi à conserver la séquence consacrée à Christine Sèvres, mais Gérard Meys a exigé que l’on coupe cette chanson dont il est l’éditeur. Il a été intraitable... C’est la seule chose qui a été modifiée par rapport à la version initiale du documentaire qui fait 90 minutes.
Avec le recul, ce film est-il conforme à ce que vous aviez envie de faire au départ ?
Même s’il y a des manques, une heure et demie est une bonne durée. Je pense qu’un film est une évocation, un regard, un point de vue, un parti-pris et qu’un documentaire – qu’il soit de tournage ou d’archives — ne doit jamais être représentatif. Le livre de Gilles Schlesser (Le Cabaret « rive gauche »), qui a été pour moi d’une aide très précieuse, a une vocation plus exhaustive qu’un film. Il n’y a pas de notes de bas de page dans un film... Je préfère un public un peu frustré au bout de 90 minutes à un public qui regarde sa montre au bout de 100 minutes...
Comment vous est venue l’idée de ce documentaire ?
Il est minuit, Paris s’éveille est né à la suite d’une conversation que j’avais eue avec Henri Gougaud. À l’époque, en 2004, je venais de réaliser Camarades, il était une fois les communistes français, un film dans lequel il y avait des chansons de Jean Ferrat (Ma France, Camarade et Le Bilan) et d’Yves Montand (chantant Les Grands Boulevards à Moscou). J’avais même réussi à placer un titre de Trenet, Tombé du ciel, qui évoquait Youri Gagarine... Il y avait également une chanson d’Henri Gougaud, Paris ma rose, interprétée par Serge Reggiani.
J’avais appelé Henri Gougaud à cette occasion et nous avions longuement discuté. Nous sommes tous deux de Carcassonne, mais pas de la même génération : il est né en 1936 et moi en 1968. Deux années « historiques »... Je nʼ’avais jamais rencontré Gougaud, mais je savais qui il était. Son frère avait été mon instituteur. Je connaissais ses chansons, à la maison il y avait ses disques. Je savais que c’était un conteur, un homme de radio, un écrivain, un parolier, mais j’ignorais totalement qu’il avait commencé à L’Écluse, sur la même scène que Barbara, Serge Lama, Marie-Thérèse Orain, Richard et Lanoux... Au cours de la conversation, il me dit qu’il y aurait un film à faire là-dessus... La chanson est, avec la politique, une autre de mes passions et à partir de ce moment-là, j’ai commencé à écrire le projet. La seule chose que je ne savais pas est qu’il allait falloir attendre huit ans entre le rêve de ce film et sa diffusion sur Arte en décembre 2012...
Mais déjà, je n’imaginais pas ce film sans une version DVD. De tous les documentaires que j’ai réalisés, c’est celui pour lequel l’édition DVD se justifie le plus. Parce qu’il y a l’aspect patrimonial de la chanson française, je savais pertinemment que l’on serait dans la frustration permanente et que cela justifierait d’avoir des compléments, des suppléments, des bonus... Dans le projet initial, il était question d’avoir tous les artistes qui se produisaient sur ces petites scènes de minuit... Les humoristes partageaient la scène avec les chanteurs, mais également avec des mimes, des marionnettistes, des magiciens, des diseurs de poésie et même des danseurs, comme sur la petite scène de La Fontaine des Quatre Saisons où a commencé Maurice Béjart et à L’Écluse où passait le mime Marceau. Tous ces artistes se succédaient... Dans Il est minuit, Paris s’éveille, si j’ai finalement concentré la narration sur la chanson française, j’ai voulu accorder une large place dans les suppléments à des humoristes comme Darras et Noiret, Bernard Haller, Jacques Dufilho, Avron et Évrard...
Il y a presque une heure sur les humoristes...
Oui, plus les entretiens avec Michel Galabru et avec Édouard Baer, au cours desquels on voit Pierre Dac et Francis Blanche, les Branquignols, Darras et Noiret, Richard et Lanoux, Darry Cowl ou Sim qui chante... En tout, il y a plus d’une heure.
Vous avez dû visionner des centaines d’heures...
Quand on aime, on ne compte pas, mais comme tout s’est déroulé sur plusieurs années, j’ai pu faire autre chose pendant ces huit ans. Le film a d’abord failli se faire en 2005 puis en 2009 et c’est finalement en 2011 que l’on a réussi à convaincre un diffuseur. Pour sortir le film en DVD, il faut acheter les droits vidéo et réunir le budget a pris beaucoup de temps. À chaque fois que le projet était relancé, j’allais sur le site de l’INA, mais ce n’était pas l’unique source. Les archives de Télé Luxembourg ont été un fonds très précieux.
Le Centre national de l’Audiovisuel du Luxembourg a accumulé un millier d’enregistrements filmés de chanteurs français, datant des années 1950. À cette même époque, ces mêmes chanteurs participaient à des émissions de la Radiodiffusion Télévision Française (RTF), mais, souvent diffusées en direct, elles n’étaient généralement pas enregistrées en pellicule. Seuls de médiocres kinéscopages étaient parfois réalisés – notamment les 36 Chandelles de Jean Nohain –, qui consistaient à placer sommairement une caméra devant un poste de télévision, en reproduisant la déformation de l’écran, les reflets et les interférences... La découverte de ce fonds luxembourgeois, méconnu et jusque-là inexploité, fut donc une belle aubaine. C’est ainsi que nous avons trouvé cette formidable archive des débuts de Jacques Brel, interprétant son premier grand succès
Quand on n’a que l’amour en 1955 ou 1956. C’est de très bonne qualité et en son direct. C’est un document inédit en France.
J’ai eu le plaisir et l’émotion de montrer à Marc Chevalier quatre formidables titres de Marc et André : il ne les connaissait pas (il avait même oublié qu’il les avait enregistrés au Luxembourg). Dans les mêmes archives de Télé Luxembourg, j’ai trouvé par exemple Cora Vaucaire qui chante Temporel, Germaine Montero qui chante une chanson de Mac Orlan... Il y a aussi des enregistrements formidables de Philippe Clay, de Catherine Sauvage...
Ces archives de Télé Luxembourg sont-elles exploitées par ailleurs ?
Elles étaient totalement dans l’oubli, mais depuis quelques années, un gros travail de restauration a été entrepris et elles sont maintenant éditées en DVD par LCJ – le huitième volume vient de sortir –, dans une collection appelée Télé-Chansons. C’est un fonds qui commence à peine à être exhumé et qui couvre toute la chanson française.
Finalement, le fait que la télévision française a été si lente à nous suivre dans le projet de Il est minuit, Paris s’éveille a été bénéfique, car si j’avais fait ce film en 2005, je n’aurais jamais eu accès à ces archives-là... Parfois, c’est bien d’attendre, car le film est beaucoup plus riche du fait d’avoir attendu huit ans. L’inconvénient, c’est que ni Philippe Avron, ni Raymond Devos, ni Philippe Noiret, ni Bernard Haller n’ont pu témoigner : tous ces artistes étaient vivants au moment où j’avais écrit le projet, mais ils n’étaient plus de ce monde lorsqu’on a commencé les enregistrements en 2011... Cela dit, Il est minuit, Paris s’éveille est essentiellement un film d’archives. Sur les 90 minutes, il doit y avoir une bonne heure d’archives et de chansons et trente minutes d’entretiens. Mais les témoignages de Jean Rochefort, d’Henri Gougaud, de Marie-Thérèse Orain ou de Charles Aznavour sont vraiment précieux, tout autant que les autres.
La présence de Charles Aznavour est appréciable...
Je trouve très bien qu’il soit là, parce qu’il a aussi eu ce parcours, même s’il n’est pas considéré, pas plus que Serge Lama, comme un chanteur rive gauche. Et pourtant, tous deux ont fréquenté ces lieux. Sur un programme de l’hiver 1954, on voit que dans la même soirée, ou au moins dans la même semaine, se succédaient, sur la petite scène de L’Échelle de Jacob, Francis Lemarque, Jean Ferrat, Jacques Brel et Charles Aznavour... L’entrée était gratuite, il fallait juste prendre une boisson. Lorsque l’on sait que tous ces artistes étaient alors inconnus, on se dit alors qu’il s’est vraiment passé quelque chose pendant ces années-là.
Vous avez aussi voulu raconter une époque...
Quand j’ai eu l’idée du titre, je me suis dit qu’il y avait tout dedans. « Paris s’éveille », parce que cela arrive après la nuit de l’Occupation. D’abord dans les caves de Saint-Germain-des-Prés. C’est une géographie qui a évolué, qui a traversé le boulevard Saint-Michel pour émigrer du sixième vers le cinquième arrondissement et rejoindre la Contrescarpe et la rue Mouffetard. C’est un film d’histoire, mais aussi de géographie, une géographie de quelques rues... Tout cela s’est passé la nuit (on appelait Barbara « la chanteuse de minuit ») pendant quelques années dans le périmètre d’un ou deux quartiers... Ce n’est pas qu’un film sur la chanson française.
On y voit l’évolution des mœurs et des modes de vie, notamment à la fin, lorsque le commentaire évoque la fin des cabarets avec le boom des maisons de campagne, de la voiture et de la télévision...
Et aussi les taxes de la SACEM ! C’est une époque qui se referme. L’histoire se termine en 1968, l’année où je suis né, à Carcassonne et pas à Paris. Ce n’est pas mon histoire directe et pourtant, « longtemps, après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues... » Ce que dit Trenet est vrai. Ma nièce de dix ans connaît des chansons de Boby Lapointe par cœur. Tout dépend comment se fait la transmission.
C’est en cela que le film n’est pas uniquement nostalgique. Il joue là-dessus, mais aussi sur la découverte et sur quelque chose de très présent. J’ai l’impression que les dix témoins qui sont dans le film parlent au présent.
Beaucoup qui n’ont pas vécu à cette époque doivent se dire : « On aimerait vivre une époque pareille, avec autant de lieux et de personnalités ! »
Sans doute, mais je pense d’abord que ce n’est plus possible, parce que l’Histoire ne se reproduit pas complètement et que ce sont d’autres artistes aujourd’hui... C’est un simple détail, mais les normes actuelles de sécurité feraient que tous ces lieux seraient immédiatement fermés aujourd’hui ! Henri Gougaud le dit : ces moments-là sont faits pour être des moments. Et ce n’est peut-être pas si mal que ce soit arrêté, aussi bien dans l’histoire que dans la vie de chacun...
Un petit détail : il y a une scène où l’on voit un couple arriver dans un grand cabaret de la rive droite, peut-être La Villa d’Este. C’est une scène tirée d’un film ?
Ce n’est pas à La Villa d’Este mais à La Tête de l’Art, un cabaret qui se trouvait dans le quartier de l’Opéra et qui s’appelait auparavant Chez Gilles. Ce n’est pas extrait d’un film, mais d’une émission de télé qui s’appelait Ce soir au cabaret, enregistrée notamment à L’Échelle de Jacob, Chez Novy, à La Villa d’Este, à La Tête de l’Art. Des comédiens y jouaient un petit rôle et cela permettait de faire des émissions un peu « fictionnées ». Le monsieur que l’on voit, c’est Claude Dauphin. Dans les bonus, j’ai mis un extrait où l’on voit Anne Sylvestre chanter à La Tête de l’Art. Elle ne s’en souvenait plus du tout ! Dans le film, j’ai gardé le passage des Frères Jacques à La Tête de l’Art.
À L’Écluse passait un illusionniste, Jacques Delord. Dans Baisers volés, on le voit au Cheval d’Or. Truffaut adorait ce cabaret, il y a rencontré Boby Lapointe qu’il a fait tourner dans Tirez sur le pianiste. Jacques Delord ne s’est jamais produit au Cheval d’Or, sauf dans Baisers volés, où Truffaut l’a fait jouer pour les besoins du film.
Le fil rouge du film, c’est Marie-Thérèse Orain et Henri Gougaud...
Rochefort est très présent dans la première partie du film, parce que c’est plus l’époque qu’il a connue : La Rose Rouge ou La Fontaine des Quatre Saisons, avec la Compagnie Grenier-Hussenot. Gougaud a effectivement un rôle de conteur. Il reprend un peu la main sur la deuxième partie. La deuxième partie, celle des années 60, c’est plus celle de Gougaud, Marie-Thérèse Orain, Serge Lama, Francesca Solleville... Chacun a sa partie et son rôle, je crois.
Des artistes ont-ils refusé de participer à ce film ?
Brigitte Fontaine a refusé. Avec Jacques Higelin, ça ne s’est pas fait, non plus. Ceux qui ont accepté de témoigner l’ont fait très spontanément. Pour Aznavour, j’ai un peu insisté, mais à partir du moment où il a dit oui, il a été formidable et je dois à cet égard une fière chandelle à Gérard Davoust [son associé aux éditions Raoul Breton, NDLR] qui m’a également dit : « Yves, surtout n’oubliez pas Philippe Clay... » Je suis allé piocher dans les archives de Télé Luxembourg. Clay et Cora Vaucaire y ont beaucoup enregistré. Trenet aussi. Moi, j’aime le music-hall provient de là. Tout cela est inédit en France. J’ai la liste intégrale des 930 chansons enregistrées à Télé Luxembourg et il y a là le meilleur comme le pire...
À cette époque, il n’y avait pas trop de chapelles : la chanson à texte et poétique côtoyait la chanson populaire, la chanson de variétés et même le yéyé. Tout cela faisait assez bon ménage... Jean Ferrat ou Jacqueline Dulac, par exemple, étaient invités dans les émissions de Guy Lux...
Il y avait effectivement un beau mélange et une véritable diversité des genres, des styles et des générations.
Dans les bonus, j’ai découvert des choses étonnantes et jamais vues : Agnès Capri, par exemple.
J’ai beaucoup tenu à ce qu’elle y soit et j’ai été content de trouver cet extrait à l’INA, car il y a très peu d’enregistrements d’elle. À Télé Luxembourg, j’ai retrouvé également des enregistrements de Suzy Solidor, que je n’ai finalement pas gardés dans les bonus. Comme c’est l’INA qui éditait le DVD, on a décidé de privilégier le propre fonds de l’INA. Des bonus, il y en a aussi dans le premier DVD. Il faut absolument regarder l’interview de Michel Galabru !
Pourquoi Galabru ?
Parce qu’il passait dans ces cabarets. Il passait chez René Legueltel à La Galerie 55, à La Villa d’Este et il a même remplacé Noiret dans le duo Darras-Noiret. Galabru est un des meilleurs témoins et un des meilleurs entretiens que j’ai menés. Comme dans le film, j’ai mis de côté les humoristes, je leur ai consacré une grande partie des bonus. Quant à Jean Rochefort, il a un tel amour de la chanson française et il raconte tellement bien l’époque...
Et pourquoi Édouard Baer ?
Au début, diffuseur et producteur tenaient à ce que j’aie un regard d’aujourd’hui sur hier et qu’il y ait une autre génération dans le film, histoire de ne pas avoir que des témoins âgés... Je n’y étais pas favorable, estimant a contrario que c’était justement le fait d’inclure des gens de la nouvelle génération qui allait dater le film et le faire vieillir... Au départ, j’ai réfléchi à deux « jeunes témoins » : un humoriste et un chanteur. Pour les humoristes, j’avais pensé à Édouard Baer car il est ami avec Jean Rochefort, il est fasciné par les Frères Jacques et a sympathisé avec Paul Tourenne...
Quant au chanteur, j’avais imaginé Vincent Delerm, c’est quelqu’un qui a baigné dans la chanson en écoutant Anne Sylvestre, les Frères Jacques et quelques autres. En même temps, je me demandais comment j’allais les intégrer dans la narration. J’ai fait l’entretien avec Édouard Baer. Il est comme moi : il ne parle pas à la première personne, il parle de cette époque parce qu’on la lui a racontée. Et moi, je ne voulais que des gens qui parlent à la première personne. Du coup, son témoignage n’avait pas sa place dans la narration du film, mais il est devenu précieux dans les bonus, car il fait aussi le lien avec aujourd’hui. Je n’ai finalement pas interviewé Vincent Delerm, pas plus que Juliette, que je connais bien. Elle m’avait dit : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’interviewer des gens d’aujourd’hui... »
Le commentaire est dit par Mathieu Amalric...
Mathieu Amalric avait déjà été la voix de deux de mes précédents films (notamment Comme un Juif en France). Ce fut une vraie rencontre et nous avons beaucoup sympathisé. Par ailleurs, j’aime beaucoup la manière dont il dit les textes et le timbre de sa voix. Mathieu est un fan absolu de Jacques Brel, comme moi je le suis d’Yves Montand depuis l’adolescence.
À propos de la chanson de Polo que l’on entend dans le générique – une jolie chanson, astucieusement construite –, vous teniez à avoir une chanson originale ?
Au début, j’ai longtemps cherché une chanson qui évoquerait cette époque... J’en avais écouté une de Jean Vasca qui parlait des cabarets, une autre de Jehan Jonas, qui était plutôt douce-amère... J’aime beaucoup Polo, j’aime beaucoup ses chansons, ses albums, son phrasé et comme je le connais dans la vie, je lui ai proposé d’écrire la chanson du générique. Je lui ai donné les noms des lieux et d’artistes à intégrer, comme une espèce de cahiers des charges... Et avec son talent, c’est lui qui a fait rimer Milord L’Arsouille avec Gribouille !
La séquence avec Gribouille dans les bonus est magnifique. C’était une belle artiste, émouvante et aussi au look très actuel...
C’était une séquence qui était dans le film et à un moment, il fallait que je choisisse entre Christine Sèvres et Gribouille et j’ai beaucoup hésité... C’était une histoire d’équilibre.
Le générique est très bien fait, ça pétille comme des bulles de champagne...
Le générique devait donner la couleur au film parce que c’est à la fois la couleur qu’il y a derrière les témoins au cours des interviews et ce sont aussi les quatre couleurs des Frères Jacques...
Comment êtes-vous ressorti de cette plongée dans le passé ?
Avec toujours beaucoup de plaisir. Ce film continue de m’accompagner, je n’en suis pas encore ressorti. Je continue à avoir le goût des chansons, même si c’est très compliqué de faire des films avec des chansons à cause de certains éditeurs...
Dans mon dernier film, Les Gens du Monde, j’ai voulu terminer avec une chanson d’Eddy Marnay et Marc Heyral sur un crieur de journaux, que chante Yves Montand. Montand n’a jamais fait les cabarets, mais dans Il est minuit, Paris s’éveille, il y a six clins d’œil à Montand dissimulés dans le montage, à travers des photos, des archives, des citations...
Propos recueillis par Raoul Bellaïche
Photo Yves Jeuland © Alain Birocheau
• Il est minuit, Paris s’éveille, coffret de 2 DVD, INA.
Interview publiée en janvier 2015 dans JE CHANTE MAGAZINE n° 12.