JE CHANTE.- Renée Claude, comment vous est venue l’idée de ce spectacle sur Georges Brassens, « J’ai rendez-vous avec vous » ?
RENEE CLAUDE.- Précédemment, j’avais monté un spectacle sur un auteur-compositeur québécois qui s’appelle Clémence Desrochers. Et c’est une expérience qui m’avait beaucoup plue : plonger, pendant tout un spectacle, dans l’univers d’un auteur, j’avais envie de récidiver dans le même sens. Alors, spontanément, le nom de Georges Brassens m’est venu à l’esprit parce que j’ai toujours eu une profonde admiration pour lui. Enfin, c’est plus que de l’admiration, c’est, quelque part, une question d’atomes crochus. Ça date de mon adolescence. Vers quinze ans, j’ai découvert Brassens. À ce moment-là, il était, pour ainsi dire, débutant. Je l’ai découvert au moment où il a sorti son premier album et ça a été une espèce de coup de foudre. Tout ce que ce bonhomme disait me touchait. Ce sont des choses qui ne s’expliquent pas vraiment bien. D’emblée, j’ai adopté ce qu’il était, ce qu’il disait, et puis, quand j’ai commencé à chanter quelques années plus tard, vers l’âge de dix-neuf-vingt ans, j’ai chanté des chansons de Georges Brassens. Ma première audition, je l'ai faite avec La chasse aux papillons et à mes débuts d’interprète, j’ai chanté ses chansons. Par la suite, j’ai commencé à faire beaucoup d’auteurs-compositeurs québecois, donc, j’ai un peu délaissé les auteurs français – je faisais Brassens mais aussi Ferré, un peu Gainsbourg. Et quand j’ai eu envie, il y a dix ans, de monter un nouveau spectacle, ça a été immédiat, je me suis dit : c’est Brassens. Je savais que ce serait peut-être un peu difficile : au Québec, Brassens est connu, bien sûr, mais pas autant qu’ici, en France.
Justement, comment est-il perçu au Québec ?
Pour ceux qui le connaissent, c’est un grand bonhomme, bien sûr, sauf que ce n’est pas la majorité du public qui le connaît vraiment bien. Il n’est venu qu’une seule fois au Québec, au début des années 60, à l’époque où sa carrière était en force. Le public qui aimait Brassens, c’était des gens de mon âge, dans la vingtaine, peut-être un petit peu « intellectuel ». Chez nous, au Québec, Brassens n’a jamais touché la majorité du public. Peut-être que même ici c’est pareil, bien que... Tout le monde le connaît mais de là à dire que tous ceux qui le connaissent sont des fervents de Brassens... Je ne suis pas sûre que ce soit forcément à la portée de monsieur et madame Tout le monde...
Quand j’ai pensé monter le spectacle, je me suis dit que ça ne toucherait sûrement pas le grand public, mais enfin, je le ferai parce que j’ai envie de le faire. Ça touchera le public que je pourrai toucher, c’est tout. Je ne me suis pas posée la question de savoir si j’allais avoir un petit, un moyen ou un grand succès. Ceci dit, cela fait quand même dix ans que ce spectacle a été monté, et je le fais toujours. Peut-être pas toujours à la même fréquence, mais il ne se passe pas d’année où je ne le présente pas. L’année dernière, je l’ai repris à Québec, pendant cinq semaines au mois d’août dans un petit théâtre et c’était rempli tous les soirs. Donc, vous voyez, même après dix ans... Parce qu’au fond, Brassens, ce n’est pas à la mode, mais en même temps, c’est en dehors des modes. C’est comme un espèce de classique. Quelqu’un qui aime la chanson va aimer Brassens. Peut-être que ça ne touche pas tout le public actuel, mais enfin, il reste beaucoup de gens, des adultes, qui, même s’ils se sont intéressés à autre chose par la suite, vont toujours aimer Brassens. Ils ne se disent pas : « C’est vieux, c’est pas nouveau... » Je pense que Brassens va toujours rester. Parce que c’est un grand. Un peu comme Félix Leclerc chez nous.
Ce spectacle, vous le modifiez parfois ?
Pas vraiment. Il y a eu deux ou trois petits changements mineurs. J’ai remplacé À l’ombre du coeur de ma mie par Au bois de mon cœur. J’ai rajouté Les copains d’abord, il y a quelques années. Les chansons de Brassens, je les ferai bien toutes ! Mais quand on monte un spectacle, on a une structure en tête et on choisit. Si j’ai trois ou quatre chansons sur l’amitié, j’en choisis une, je ne peux pas toutes les faire. J’essaie de faire un équilibre. J’ai rajouté Les copains d’abord que je faisais en rappels, puis j’ai continué à la faire parce que les gens sont tellement contents de l’entendre. C’est peut-être la chanson la plus connue de Georges Brassens. Donc, il y a eu très peu de changements dans ce spectacle.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans Brassens ? Vous avez quand même fait un choix dans les chansons, en fonction de vos goûts, de votre personnalité.
Ce qui m’intéressait d’abord, c’était d’avoir un éventail des différents thèmes qu’il a abordés. Je voulais respecter ça, d’abord. Et en même temps, y mettre de ma personnalité, ce qui peut me toucher particulièrement ou ce que je voulais faire passer. C’est surtout dans la première partie qu’on le ressent. Dans la deuxième partie, je voulais surtout essayer de faire ressortir le côté tendre de Brassens. À mon sens, c’est quelque chose qui est tout à fait évident chez lui mais peut-être qu’on ne le perçoit pas à la première écoute. On remarque plus son côté « pornographe », ses gros mots, son côté anarchiste, revendicateur. C’est tout à fait Brassens aussi, mais ce n’est pas que ça, non plus. Et puis, si on écoute bien ses chansons, on se rend compte qu’à plusieurs reprises, il livre un peu plus ses sentiments. Et c’est ça qui m’intéressait et que je voulais faire ressortir. Je voulais vraiment que les gens se disent à un moment : « Tiens, je n’avais pas pensé que Brassens pouvait nous émouvoir à ce point-là. » Quand lui chantait, ce n’est pas toujours ce qu’on remarquait. Peut-être aussi à cause de sa façon de chanter. C’est sûr que Brassens n’était pas un interprète comme tel. Il était l’auteur de ses chansons. Il était très timide et débitait ses chansons plus qu’il ne les interprétait. Il avait énormément de pudeur. C’est peut-être pour ça qu’on le remarquait moins. Quand il chantait La marche nuptiale ou La non-demande en mariage, il le faisait très sobrement parce que c’était sa personnalité. C’était comme ça qu’il était.
Vous avez bien mis en valeur le côté mélodique de ses chansons, donc des sentiments.
Oui, il y a ça aussi. Souvent, on entend des remarques du genre : la musique de Brassens, c’est toujours pareil : « boum-boum-boum »... Moi, je voulais quand même qu’on remarque qu’il y avait des mélodies. Il y a le fait aussi que je suis chanteuse alors que lui était plus un diseur. Etant chanteuse, on peut plus souligner et mettre en valeur cet aspect-là de ses chansons. Leur musicalité. Une chanson comme Je me suis fait tout petit, ce n’est facile à chanter si on veut bien la chanter. Il y a des harmonies qui ne sont pas simplistes. Encore là, ça ne se remarque pas toujours du premier coup quand on l’écoute. Avec les claviers, ça donne un peu plus de résonances, d’ampleur. Dans La marche nuptiale, j’utilise l’orgue.
Ça a rarement été fait pour Brassens. On a toujours un peu trop respecté l’accompagnement d’origine.
Je comprends pourquoi. Avec le respect qu’on peut avoir pour lui, les gens hésitent : ils ont peur de le trahir. Je ne crois pas avoir trahi quoi que ce soit chez Brassens. Il me semble que le respect de ses chansons pouvait se percevoir plus dans la façon de les comprendre. Sur le plan musical, je n’ai pas essayé de faire La marche nuptiale en rock ou en reggae mais juste d’y apporter une couleur d’arrangements. Je trouvais que c’était intéressant de ne pas s’en tenir à l'accompagnement originel... J’ai rien du tout contre la guitare et la basse, je trouve ça très bien, c’est le son de Brassens. Mais il y a moyen peut-être d’y apporter une couleur différente.
Je vous avoue que j’ai découvert certaines chansons grâce à votre interprétation : La non-demande en mariage, Le Père Noël et la petite fille, La religieuse... Vous les « découpez » bien. On les ressent mieux par vous...
Moi, je ne suis pas un auteur. Je n’ai pas ce talent-là. Alors, mon talent, il est ailleurs. Je suis une interprète et si je ne peux pas apporter quelque chose de nouveau, de plus ou de différent, ce n’est pas la peine. C’est aussi bien d’écouter Brassens. On l’aimait comme ça. C’était lui. Maintenant, quand quelqu’un d’autre chante ses chansons, je trouve intéressant qu’il puisse y avoir un aspect différent. Je suis interprète et comédienne. Il faut que je puisse y apporter quelque chose, sinon, je considère que j’ai raté mon coup ! Que je suis passée un peu à côté.
Les seules chansons qui ne se trouvent pas sur la cassette, ce sont les chansons humoristiques. On n’avait pas de place pour tout mettre. Evidemment, il fallait faire un choix. Les choses humoristiques, quand on voit le chanteur, on les apprécie plus. Quand c’est pour écouter, j’ai trouvé que c’était peut-être mieux de choisir les choses qui étaient plus mélodiques, où il y avait plus d’émotion.
Vous avez publié quelques disques en France, des 45 tours essentiellement.
Oh mon Dieu ! C’est pas nouveau. J’ai été chez Barclay comme ça. La compagnie Barclay Québec sortait des chanteurs français et Barclay France sortait des chanteurs québécois. C’était juste une entente. Ça ne signifiait pas nécessairement que la maison de disques s'intéressait à un chanteur. Alors, ils ne faisaient pas grand-chose. J’aurais pris toute une équipe autour, j’aurais eu un agent... Finalement, il ne s’est pas passé grand-chose avec ça, malheureusement. C’est pour ça, finalement, que je ne j’ai jamais fait de percée en France. Parce que je n’ai pas été entourée, soutenue par une équipe dynamique... Maintenant, les chanteurs québécois sont beaucoup plus bienvenus en France. À l’époque, c’était plus difficile. Il fallait arriver à travailler fort pour arriver à intéresser vraiment les Français.
Au Québec, vous avez les mêmes problèmes qu’en France ? « Invasion » de la musique anglo-saxonne, difficultés dans la distribution ?
Ah oui, absolument. Nous, en plus, on est collés sur l’Amérique. Et il ne faut pas oublier que même dans une ville comme Montréal, il y a énormément de stations complètement anglophones qui font unes espèce de concurrence aux stations francophones. Qui, elles, pour une avoir une côte d’écoute, vont jouer aussi beaucoup de matériel anglophone. Encore que chez nous, ça peut être expliquable, justement, plus facilement, du fait qu’on est collés sur les Etats-Unis, que notre environnement sonore est très anglophone. Mais par contre, je me rends compte qu’en France, la présence de la chanson anglaise est très très forte. Quand j’ouvre la radio, j’entends, huit fois sur dix, du matériel anglo-saxon. C’est un phénomène qui est, je pense, assez généralisé, qui n’est pas propre au Québec. Mais nous, on doit être encore plus vigilant parce que si on ne fait pas attention, on se fait « bouffer » complètement !
Est-ce qu’il y a des quotas sur les radios ?
On est obligés. Sinon, même les stations francophones passeraient beaucoup trop de matériel anglophone. Il y a des quotas, qui ne sont pas toujours respectés. Mais disons que ça limite un peu les dégâts...
Où en est la chanson québécoise aujourd’hui ?
Je trouve que pendant une petite période de temps, les gens étaient moins intéressants... Ça remonte un peu, ça revient un petit peu. Il commence à y avoir des gens qui ont un petit peu plus de choses à dire. On dirait que souvent ça correspond un peu à ce qui se passe sur le plan politique, parce que ça crée des mouvements qui font que ça amène une source d’inspiration en plus. Non pas qu’il faille absolument parler de politique, ce n’est pas ce que je veux dire, mais on dirait que ça va tout ensemble. Par exemple, au moment où j’ai commencé à chanter, au début des années 60, c'était l’avènement du R.I.M. pour l’indépendantisme. Alors, ça a créé une espèce d’effervescence. Tous les auteurs avaient plein de choses à dire et à raconter. C’était une période très faste, en tout cas sur le plan de la création. Il y a eu beaucoup de choses avec Vigneault, Ferland, Léveillée, Félix Leclerc, évidemment, Raymond Lévesque... Après, ça s’est un petit peu éteint, au milieu des années 70, pour sept-huit ans. Mais là, ça revient un peu. Avec des gars comme Richard Desjardins qui apportent beaucoup de sang neuf et qui trouvent, finalement, que les gens, ont peut-être un besoin de se rapprocher de l’essence même d’une chanson et non pas d'être envahis par une mer sonore. Parce que c’est ça maintenant, c’est le son qui prime. On parle du son d’une chanson. C’est un ensemble sonore. Bien souvent, c’est au détriment des textes qui, des fois, peuvent être intéressants, mais on ne les entend pas ! C’est ça le problème. Alors que quand un chanteur s’amène, comme Richard Desjardins, juste avec un piano, là, tu n’as pas le choix, tu ne peux pas perdre ce qui se dit, parce que t’es proche de la voix, de la personne, du chanteur. Ce n’est pas noyé dans une mer de son !
Est-ce qu’il y a toujours des « boîtes à chansons » au Québec ?
J’en fais avec mon spectacle mais il y en a moins qu’au moment où je débutais, il y a vingt-cinq ans. A l'époque, j'y chantais toutes les fins de semaines et je changeais facilement de boîtes. Il y en avait à Montréal et aussi en province. Maintenant, on ne pourrait pas en changer. Il n’y en a pas autant, il n’y en a pas assez. Il y en a beaucoup moins, mais il y en a toujours.
Vous êtes déjà venue à Paris ? Vous y aviez déjà chanté ?
Oh, presque pas. Je suis venue à l’époque où j’avais sorti quelques 45 tours ici. Je suis venue une fois pour faire un peu de promotion et quelques émissions de radio. C’est tout. Mais je n’ai jamais fait de spectacle. Sauf une fois, au début des années 70, au Centre culturel canadien. Ça s’est toujours passé dans des circuits un peu « fermés ». J’y suis revenu il y a sept ou huit ans, toujours au Centre culturel canadien, pour faire le spectacle sur Clémence Desrochers. Et la dernière fois, c’était il y a quatre ans pour faire mon spectacle sur Brassens. Toujours à la même place... Le Centre culturel canadien, c’est bien sympathique, mais ce n’est pas là qu’on peut rejoindre le public parisien... Ça ne contient que cent personnes. Quand j’ai fait le Brassens, les trois-quarts des spectateurs étaient des Français. Ça s’était su, quand même, cette fois-là. Faut dire que j’avais engagé une attachée de presse. Parce que j’espérais pouvoir intéresser des agents ou des programmateurs de spectacles, de tournées. Mais ça a été très difficile : la plupart ne sont pas venus. C’est toujours pareil. Mais il y a eu quelques personnes qui se sont déplacées. Par exemple, M. Marcadet. S’il n’était pas venu, je ne serais pas venue faire le spectacle au Casino de Paris, parce que c’est au Centre culturel canadien qu’il m’avait entendue. Donc, ça n’a pas été complètement inutile, mais j’aurais aimé que plus de gens viennent, des agents surtout, parce que moi, je ne peux rien faire ici si je n’ai pas un agent. C’est ce qu’il faut, au fond, pour pouvoir circuler. Je ne suis pas arrivée à faire déplacer beaucoup de ces personnes-là. C’est pas facile du tout.
Vous n’avez pas intéressé une maison de disques pour la distribution de votre cassette Brassens ?
Quand je suis venue il y a quatre ans, j’ai beaucoup essayé de joindre ces gens-là, mais c’est très, très difficile... J’ai parlé avec quelques personnes, mais je me suis rendu compte, finalement, que quand il s’agissait du matériel de Brassens, ce n’était pas évident, même si on est en France. Les gens n’étaient pas spontanément intéressés. C’était plutôt le contraire : « Ah vous savez, Brassens, c’est bien, mais c’est vieux... » Je ne me souviens pas des termes exacts mais je sentais bien qu’il n’y avait pas un intérêt véritable.
Je suis allée à Sète, il y a deux ans, aux Journées Internationales Georges-Brassens et j'ai été très déçue de voir que pour un événement qui utilise le nom de Brassens et qui se passe dans sa ville natale, au fond, ce n’était qu’un prétexte à bâtir un événement pour se faire plaisir. On récompensait des gens dans diverses disciplines artistiques. Je n’ai rien contre ça, mais je trouve qu’on aurait pu donner une tribune plus importante à ce qui concernait Brassens. Pour le représenter, il n’y avait que moi et Valérie Ambroise... Et nous on a donné des trous, des endroits, des petits bars où les gens entraient et sortaient, faisaient plein de bruit... Ce n’était pas des endroits désignés pour faire ce répertoire-là. Personnellement, j’ai trouvé ça assez choquant...
On me dit que les Journées Brassens à Sète, c’est fini. Ça ne m’étonne pas. Je trouve qu’il y avait quelque chose d’un peu batard dans cette formule-là et de pas fidèle. Je ne dis pas que tout le monde devait chanter Brassens, mais enfin, je trouve qu’on lui faisait une très, très petite place pour un festival qui porte son nom. Même dans le choix du gagnant. On avait fait gagner quelqu’un qui était bien – ce n’était pas désagréable ce qu’elle faisait, cette fille –, mais ça n’avait aucun rapport avec Brassens... Je trouve que si on doit récompenser un chanteur dans un festival qui porte le nom de Georges Brassens, il me semble que quelque part, il faut qu’on récompense quelqu’un qui, au moins, accorde beaucoup d’importance au texte, enfin, quelque chose qui soit un peu dans le même esprit... Non pas qui soit semblable, mais qui soit fidèle, qui ait les mêmes conceptions, les mêmes idées. Et non pas une chanteuse de jazz qui fait des choses divertissantes mais pas particulièrement profondes sur le plan du contenu. En tout cas, c’est mon opinion, ça vaut ce que ça vaut. Mais je n’étais pas vraiment d’accord avec leur façon de voir. Je ne trouve pas qu’on donne à Brassens une place de choix. Finalement, ce festival est mort de sa belle mort.
Actuellement, quand vous ne chantez Brassens, vous chantez qui ?
En fait, j’ai trois spectacles en route. Le Brassens, le Clémence Desrochers, que je fais quand on me le demande, et un troisième que j’appelle le « spectacle Renée Claude » : c’est des chansons écrites pour moi. J’ai chanté plusieurs auteurs au cours des années. Ceux qui ont écrit le plus pour moi, ce sont Stéphane Venne et Luc Plamondon. Et plus récemment, un gars qui s’appelle Marc Desjardins – qui n’est pas parent avec Richard Desjardins. Mon dernier album, je l’ai fait avec lui. C’est un spectacle de facture un peu plus différente, que je fais avec quatre musiciens. Je le fais beaucoup moins souvent parce qu’il coûte plus cher. C’est toujours pareil : plus un spectacle coûte cher et moins les occasions sont fréquentes de pouvoir le faire, surtout quand il faut sortir de Montréal. Finalement, je fais plus les deux autres spectacles-concepts. Moi, j’aime beaucoup cette formule de concept. J’ai d’ailleurs l’intention d’en monter d’autres. J’ai quelques idées en tête...
Propos recueillis par Raoul Bellaïche,
à Paris, le 11 décembre 1992
• Interview publiée dans JE CHANTE ! n° 7, mars 1992 (n° épuisé)
Lettre ouverte...
Cher monsieur Brassens,
Je n'ai jamais eu le plaisir de vous rencontrer vraiment, sauf un soir dans votre loge où je vous ai timidement demandé un autographe.
Même si je ne vous ai jamais parlé (d'ailleurs, que peut-on dire quand on est aussi timide que je le suis), j'ai le sentiment de vous connaître depuis longtemps.
Votre tendresse et votre humour avaient déjà su toucher les cordes sensibles de l'adolescente que j'étais quand je vous ai « connu ». Et vous n'avez jamais cessé depuis de les faire vibrer. Ce qui prouve peut-être que la chanson est à la fois le moyen le plus universel et le plus intime de parler à quelqu'un.
Ce soir, à ma façon, je vais vous parler avec les mots de vos chansons.
Affectueusement,
Renée Claude