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Léo Ferré, 20ème anniversaire


Il n'avait pas chanté sur la grande scène du boulevard des Italiens depuis 1955 ! À presque quarante ans, il s'y était produit en vedette, du 10 au 29 mars, avec Odette Laure et Claude Véga en première partie. Un enregistrement public publié par Odéon en garde la trace... Dix-sept ans plus tard, Léo Ferré fait sa rentrée à l'Olympia du 24 octobre au 12 novembre 1972, en même temps que Barclay publie son nouveau 30 cm « Il n'y a plus rien ». Depuis la parution de ses albums « pop » avec le groupe Zoo (les deux volumes « Amour anarchie » et « La Solitude »), Ferré connaît indubitablement un regain de popularité auprès de la jeunesse soixante-huitarde dont il devient une sorte de maître à penser. Et deux ans après C'est extra, Avec le temps devient aussi un très grand succès populaire.

Interviewé par François Ayral dans les colonnes de l'hebdomadaire Pop Music, Ferré se confiait : « Il est vrai que Mai 68 m'a ouvert une porte, et aussi que j'ai des chansons qui ont l'air nouvelles, que je rechante actuellement alors qu'en fait, je les avais écrites souvent il y a dix ans. S'il n'y avait pas de public jeune, justement, maintenant je n'aurais plus personne, plus de public. Les autres ont vieilli, ils n'ont plus de couilles, ils attendent la retraite... »

Ce tour de chant, enregistré les 11 et 12 novembre, où il est simplement accompagné par Paul Castanier au piano, avait fait l'objet d'un double album publié par Barclay en 1973 (18 titres) et réédité tel quel en CD en 2002. Le voici aujourd'hui disponible dans sa version intégrale, avec 10 titres supplémentaires, notamment des chansons de ses débuts (Les Copains d'la neuille, Vitrines). C'est à l'Olympia qu'il crée le magnifique L'Oppression, Richard et Ne chantez pas la mort de Caussimon.

« Onze chansons nouvelles, note Danièle Heymann dans L'Express, dont l'une, Les Amants tristes, dure à elle seule 9 minutes 23 secondes, et qui n'a pas de mélodie écrite, qu'il improvise chaque soir en musicien du verbe. »

• Seul en scène, Léo Ferré 73. Double CD Barclay.

2 CD avec 35 titres : ses tubes grand public (Paname, Jolie môme, C'est extra, Avec le temps), ses grandes chansons (Vingt ans, Pépée, Les Anarchistes, La "the" Nana, L'Amour fou, La Mémoire et la mer, La Vie d'artiste, Le Bateau espagnol...), celles dont il emprunte les textes à d'autres poètes : Caussimon (Comme à Ostende), Aragon (L'Affiche rouge) ou Verlaine (Âme, te souvient-il ?)...

La troisième rondelle de ce coffret, un DVD, nous propose un document rare, Léo Ferré par lui-même, un portrait réalisé par Claude-Jean Philippe – le présentateur du Ciné Club sur Antenne 2, décédé il y a peu – et diffusé le 11 juillet 1994, un an après la mort de Léo Ferré.

Pendant une heure trente, on retrouve Léo Ferré à tous les époques de sa carrière, sous différents « looks », en noir et blanc (cheveux courts et lunettes d'intello) et en couleurs (crinière au vent)... Interviews à la télévision – par Jacqueline Joubert (Rendez-vous avec..., 1956), Arnaud Desjardins (En français dans le texte, 1960), Denise Glaser (Discorama, 1965 et 1974), Pierre Wiehn (À bout portant, 1971) –, extraits du récital de 1961 à l'Alhambra (5 colonnes à la Une), à Bobino en 1969 et en 1970, au Palais des Congrès en 1977 (où Ferré dirige l'orchestre Pasdeloup), des interventions au journal télévisé (1970 et 1990). Il est aussi l'invité d'émissions emblématiques du service public de l'époque : La joie de vivre, aux côtés d'Annie Girardot (1959), La grande farandole (1962), Aujourd'hui Madame (1973), Paroles et Musiques (1979), Mi-fugue, mi raison (1979)...

• Best of 2 CD + 1 DVD, Barclay.

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