Les lieux ont souvent des visages... Si l'Olympia a été rapidement associé à Gilbert Bécaud et Bobino, à Brassens, le TLP-Déjazet sera vite identifié à la figure de Léo Ferré.
Le samedi 1er février 1986, Ferré inaugure cet établissement situé 41, boulevard du Temple, dans le troisième arrondissement de Paris, sur le fameux « Boulevard du Crime » le long duquel se sont succédé, au XIXème siècle, théâtres, cabarets et cafés-concerts...
Jusqu'en juillet 1992, le Théâtre Libertaire de Paris sera une des salles de spectacle dédiées à la chanson française les plus en vue de la capitale, surtout après la disparition de Bobino, en 1984 (« J'ai plaisir à chanter dans un théâtre qui me rappelle Bobino », dira Gilles Vigneault).
C'est la belle histoire, peu connue sinon des initiés, de ce cinéma de quartier transformé en music-hall par une « bande d'anarchistes » passionnés de chanson, que nous raconte en détail Daniel Pantchenko. La plupart des protagonistes interviennent au fil des pages : Hervé Trinquier, Alain Aurenche (à qui l'on doit une grosse partie des travaux du balcon), Patrick Kipper... Et Léo Ferré himself à qui les premiers chapitres du livre sont consacrés. En arrière plan, c'est toute une époque qui revit : le début des radios libres (Radio Libertaire), les espoirs nés avec l'arrivée de la gauche au pouvoir...
• Daniel Pantchenko : Léo Ferré sur le Boulevard du Crime, Le Cherche Midi. Inclus un DVD : le concert de Léo Ferré au TLP-Déjazet le 8 mai 1988, captation réalisée par Raphaël Caussimon (1 h 49').